Maison Bocquet : la liqueur du Valois qui bouscule les codes
Charlotte Ancellin et Victoire Levassor ont fondé la Maison Bocquet en 2023. Un projet à quatre mains qui remet la liqueur au goût du jour. Une aventure familiale, artisanale et audacieuse, récompensée cette année par un Épicure d’or. Rencontre avec deux cousines qui infusent leur passion dans chaque création.
Pays de Valois : Maison Bocquet, c’est d’abord une histoire de famille. Quelle est l’origine de votre projet ?
Victoire Levassor : Nous sommes parties d’un constat tout simple : à l’apéritif, il manquait une alternative entre les bulles, les spiritueux forts et les alcools très sucrés. Et en parallèle, on avait grandi avec les histoires de notre arrière-grand-mère, Thérèse Bocquet, qui faisait ses propres liqueurs à base de fruits du jardin. L’idée a germé : et si on faisait revivre cette tradition en la réinventant ?
PV : Comment avez-vous revisité la liqueur ?
Charlotte Ancellin : D’abord en travaillant des recettes beaucoup moins sucrées, pour révéler pleinement les arômes du fruit. On voulait une liqueur plus gourmande que sucrée, avec une vraie longueur en bouche. Nos liqueurs peuvent se boire pures, en cocktail, à l’apéritif comme en digestif, ou même en accompagnement d’un plat.
PV : Vous avez tout créé de A à Z ?
VL : Oui, on n’a pas repris les recettes de notre arrière-grand-mère. Elle mettait simplement des fruits dans une damejeanne avec de l’eau-de-vie. On a choisi de tout fabriquer, dans notre atelier. De la macération à l’étiquetage, tout est fait par nos soins, jusqu’au cachet de cire qui scelle les bouchons.
PV : Quels produits propose aujourd’hui Maison Bocquet ?
CA : Nous avons quatre références, dont trois permanentes. « Thérèse », à la framboise, est notre première création. « René », au coing et citron, fonctionne très bien en digestif ou en cocktail. Et le petit dernier, « Bernard », est à l’abricot. Chaque liqueur a sa personnalité. L’idée, c’est d’offrir des compositions équilibrées, naturelles, sans colorants, sans conservateurs, sans arômes ajoutés. Juste du fruit et du temps.
PV : En avril dernier, vous avez reçu le prestigieux Épicure d’or à Paris. Que représente ce prix pour vous ?
VL : Une grande fierté ! Ce concours rassemble les meilleurs produits de l’épicerie fine en France. C’est une reconnaissance pour notre travail artisanal et notre exigence sur la qualité. Et puis, ça nous donne une vraie visibilité, c’est précieux pour une jeune marque comme la nôtre.
PV : Quels sont vos projets ?
CA : On rêve d’avoir notre propre local, avec un labo plus grand, un espace d’accueil, des visites… Et pourquoi pas de nouveaux parfums ! Mais toujours avec le même esprit : faire de la liqueur un produit élégant, contemporain et 100 % artisanal.
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